Devant la complexité des régimes d’avantages sociaux, les participants ont de la difficulté à cerner toutes les subtilités de leur couverture d’assurance. Leur manque de connaissances dans le domaine engendre-t-il des attentes irréalistes?
C’est en tout cas ce que semblent suggérer certains données tirées de la dernière édition du Sondage Sanofi Canada sur les soins de santé. Par exemple, la grande majorité des participants (83 %) pensent que leur employeur paie un prix fixe à la compagnie d’assurance pour leur régime, quelle que soit l’utilisation de celui-ci. Près de la moitié des répondants (48 %) croient également qu’ils auront toujours accès au régime de soins de santé de leur employeur après leur retraite.
Dans l’ensemble, un grand nombre d’employés ont tendance à surévaluer la générosité du régime qui leur est offert. Les deux tiers d’entre eux croient que, s’ils étaient orientés vers un professionnel en santé mentale dont les services ne sont pas couverts par le régime provincial, leur régime privé couvrirait tous les coûts.
Dans la même veine, seulement 39 % des participants savent que les dispositifs médicaux (p. ex., les appareils contre l’apnée du sommeil) et certains médicaments ne sont pas automatiquement couverts par leur régime, et qu’il est possible que leur employeur doive demander cette couverture. Chez les participants en mauvaise santé, la proportion est de 28 % seulement. Cela dit, les promoteurs eux-mêmes sont loin d’être infaillibles : 38 % d’entre eux ne savent pas que certains dispositifs ou médicaments ne sont pas couverts.
Le comité consultatif du Sondage Sanofi souligne l’importance d’expliquer clairement aux participants comment les régimes de soins de santé sont financés, et qu’une utilisation inappropriée fait augmenter les coûts. L’état des protections de santé à la retraite doit aussi être communiqué explicitement, puisque les fausses idées au sujet du maintien des protection offertes pourraient représenter un risque lié à la responsabilité pour les employeurs, surtout dans le secteur privé, où très peu de régimes sont maintenus après la retraite.
Privé ou public, c’est du pareil au même
Le manque de connaissances des participants (et des promoteurs) se manifeste également quand vient le temps de distinguer les régimes privés et publics d’assurance médicaments.
Ainsi, les participants tout comme les promoteurs estiment que les régimes d’assurance médicaments privés et publics couvrent à peu près le même nombre de médicaments sur ordonnance. Les participants estiment que les régimes privés couvrent environ 6 600 médicaments et que les régimes publics en couvrent à peu près 6 500. Les estimations des promoteurs sont de quelque 7 500 médicaments pour les régimes privés et d’environ 7 200 pour les régimes publics.
Dit autrement, 61 % des promoteurs estiment que les régimes privés et publics couvrent à peu près le même nombre de médicaments, 21 % pensent que les régimes privés couvrent plus de médicaments et 18 % pensent que les régimes publics couvrent davantage de médicaments.
Or, des données de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) indiquent plutôt que les régimes privés couvrent de 10 000 à 12 000 médicaments, comparativement à entre 2000 et 8000 pour les régimes publics.
Le sondage s’est aussi intéressé à la potentielle création d’un régime national d’assurance médicaments. À ce sujet, 59 % des participants sont préoccupés par l’incidence possible du régime national d’assurance médicaments sur leur régime d’avantages sociaux au travail. Néanmoins, une proportion très semblable de participants (57 %) disent appuyer un régime national qui remplacerait tous les régimes provinciaux actuels et ceux offerts par les employeurs afin que tous bénéficient de la même couverture. Les employeurs sont encore plus nombreux à appuyer cette option (72 %).
Il faut toutefois noter que 42 % des participants et 22 % des promoteurs affirment ne rien savoir d’un éventuel régime national d’assurance médicaments au Canada.
Selon le comité consultatif, les promoteurs qui sont d’accord pour qu’un régime national remplace les régimes privés « ne saisissent peut-être pas entièrement qu’ils devront assumer les coûts d’une façon ou d’une autre, probablement par une hausse des impôts ». Les membres du comité s’inquiètent également que les employeurs « ne semblent pas comprendre les conséquences qu’il y aurait à perdre le contrôle des avantages auxquels les participants attachent le plus d’importance ». Selon eux, cela pourrait influencer négativement la productivité, l’absentéisme et le moral des employés en général.
« L’utilisation optimale des médicaments pour traiter les maladies chroniques doit faire partie de la réflexion et l’accent ne doit pas être mis uniquement sur les médicaments dispendieux. Il semble y avoir une prise de conscience de plus en plus grande par rapport à l’impact de la non-adhérence aux traitements et en tant qu’industrie nous avons le devoir de soulever cette problématique de sorte que cela devienne une priorité », affirme Danielle Vidal, directrice, Développement des affaires à SSQ Assurance.
L’édition 2019 du Sondage Sanofi Canada sur les soins de santé a été menée auprès de 1 505 participants principaux à un régime collectif de soins de santé et de 403 promoteurs de régimes canadiens en janvier 2019.
Source: avantages.ca