Anxieux, les Canadiens se tournent vers les médicaments.
La pandémie de COVID-19 et les mesures de confinement qui ont été décrétées par les gouvernements ont eu un impact important sur la consommation de médicaments pour traiter la dépression.
Selon les données d’Express Scripts Canada, le nombre de personnes ayant fait une demande de remboursement pour des antidépresseurs entre janvier et juin 2020 a grimpé de 11 % par rapport à la même période l’an passé.
Les données montrent également une augmentation du nombre de nouveaux utilisateurs de médicaments pour traiter la dépression.
« La pandémie a eu des conséquences psychologiques sur les Canadiens dans tout le pays, constate le Dr Dorian Lo, président d’Express Scripts Canada. Nos recherches montrent que les Canadiens se tournent de plus en plus vers les médicaments afin de trouver un certain soulagement ».
Express Scripts s’attend à ce que la prévalence des troubles de santé mentale, en particulier la dépression, continue à augmenter dans les prochains mois, particulièrement chez les personnes qui ont perdu un proche ou bien leur emploi à cause de la COVID-19.
« Il est nécessaire de sensibiliser davantage les employeurs concernant le bien-être des employés, ajoute le Dr Lo. Les problèmes de santé mentale nécessitent généralement un traitement à plus long terme, de sorte que les réclamations pour les antidépresseurs vont persister et que les employeurs devront envisager des approches holistiques en matière de soins. »
Même avant le début de la pandémie, le nombre de réclamations concernant les médicaments pour traiter les troubles de santé mentale connaissait une croissance importante. Selon Telus Santé, les régimes privés ont enregistré des hausses d’au moins 10 % des coûts admissibles de demandes de règlement de Canadiens assurés de mois de 29 ans en 2019.
« Nous voyons davantage de demandes de règlement liées à des problèmes de santé mentale, ainsi qu’au trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité dans cette cohorte d’âge », explique Jason Kennedy, directeur, services de consultation pour le secteur de la santé chez TELUS Santé.
Les médicaments pour traiter la dépression se classaient en 2019 au cinquième rang des médicaments les plus coûteux pour les régimes d’assurance médicaments, représentant 5,1 % des coûts totaux admissibles. Avec 9,5 % des demande de règlement totales, ils étaient toutefois les plus utilisés parmi les 10 classes de médicaments les plus coûteuses.
Les autres effets de la pandémie
Outre une augmentation des réclamations liées aux troubles de santé mentale, les régimes d’assurance médicaments canadiens ont enregistré une hausse globale de 20 % des demandes de remboursement dans les semaines précédant le confinement. Cela indique que les assurés ont fait des réserves de médicaments, craignant d’en manquer. Il s’agit là d’une preuve supplémentaire de l’impact sérieux de la COVID-19 sur la santé mentale des Canadiens, estime Express Scripts Canada.
Les médicaments pour l’asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique ont aussi connu une hausse des demandes de remboursement, alors que les médicaments anti infectieux ont pour leur part enregistré une forte baisse d’utilisation. Cette diminution est probablement liée à la fermeture de nombreux lieux de transmissions courants pour les infections, comme les milieux de travail, les écoles et les garderies.
Finalement, les réclamations pour la chloroquine et l’hydroxychloroquine, pressenties par certains chercheurs au début de la pandémie comme des médicaments permettant de traiter la COVID-19, ont augmenté avant la période de confinement, mais sont revenues rapidement à un niveau habituel.
Source: https://www.avantages.ca/sante/medicaments/pandemie-et-antidepresseurs-intimement-lies/