Les employeurs québécois préfèrent continuer d’offrir un régime d’assurance médicaments privé à leurs employés plutôt que de payer une cotisation à un éventuel régime public et universel, selon un sondage de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).
Malgré les enjeux majeurs liés au coût des médicaments, les employeurs semblent attachés au régime qu’ils offrent à leurs salariés. Parmi les 168 membres de la FCCQ qui offrent un régime d’assurance collective sondés, 71 % préfèrent offrir directement une couverture à leurs employés, alors que seulement 29 % privilégient l’option d’un régime entièrement public et universel.
Par ailleurs, 85 % des répondants disent qu’ils continueraient d’offrir une couverture d’assurance médicaments à leurs employés même si la loi les autorisait à offrir une assurance complémentaire qui n’inclurait par les médicaments.
Satisfaits malgré les difficultés
Les résultats démontrent aussi que la vaste majorité des employeurs ont maintenu (74 %) ou bonifié (10 %) leur régime d’assurance médicaments au cours des dernières années. En outre, 88 % de ceux-ci disent vouloir maintenir ou bonifier le régime proposé à leurs employés.
Pour les deux tiers des employeurs sondés (67 %), un régime d’assurance médicaments permet d’attirer de la main-d’œuvre et de maintenir en poste des employés clés. Cependant, le coût de ce programme est, pour plusieurs employeurs, aussi un casse-tête.
Le sondage montre cependant que malgré la forte augmentation des coûts des médicaments au cours des dernières années, 66 % des promoteurs demeurent satisfaits du rapport qualité-prix de leur régime. Une proportion presque aussi grande d’employeurs (61 %) se disent en outre satisfaits de la prévisibilité des coûts de son régime.
Pas nécessaire de recommencer à zéro
Mettant de l’avant les résultats de son sondage, la FCCQ demande au gouvernement fédéral de tenir compte de l’opinion des employeurs « De notre point de vue, il est préférable d’avoir un système public-privé qui garantira la prévisibilité des coûts et la pérennité des régimes, explique Stéphane Forget, président-directeur général de la FCCQ. Un tel modèle a aussi l’avantage de permettre la mutualisation des coûts des traitements novateurs et l’amélioration des traitements, sans alourdir la facture des contribuables et des entreprises. »
La FCCQ s’inquiète notamment que la création d’un régime national restreigne l’accès aux traitements de pointe et ait des répercussions sur l’accès des patients aux nouveaux médicaments.
Le régime mixte-québécois, au contraire, « a su s’inscrire en complément des régimes privés tout en assurant une couverture adéquate pour les clientèles ciblées », note la Fédération.
« Le gouvernement canadien doit tenir compte de ce que pensent les employeurs et la priorité devrait être d’assurer la couverture requise à tous les Canadiens, de réduire les délais d’attente à la couverture des médicaments et de veiller à un accès équitable, tout en continuant de favoriser l’innovation afin de garantir que les Canadiens aient accès à des soins de première qualité », conclut Stéphane Forget.
Source: Avantages