Au Canada, les prix des médicaments brevetés sont parmi les plus chers au monde. Cette réalité devrait changer avec une réforme, annoncée aujourd’hui, visant à mieux protéger la population contre le prix excessif des médicaments. Un premier pas vers un régime national d’assurance médicaments, assure le gouvernement fédéral.
« Tous les changements vont vraiment nous aider à baisser le prix des médicaments et c’est vraiment le but ultime », s’est enthousiasmée la ministre de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, dans une entrevue téléphonique avec La Presse.
Le CEPMB obtiendra aussi les prix réels facturés, y compris les rabais accordés – souvent offerts confidentiellement. « Dans le passé, on avait seulement le prix d’affiche, on n’avait pas accès au prix réel, a précisé Mme Petitpas Taylor. Maintenant, avec l’information qu’ils doivent nous donner, l’agence pourra fixer un prix plafond et aura une meilleure idée si les prix affichés sont raisonnables. » Si le Conseil juge le prix d’un médicament breveté excessif, il peut ordonner au titulaire du brevet de le réduire et de rembourser les dépenses excédentaires.
La représentativité du prix par rapport à sa valeur thérapeutique et de son incidence sur les dépenses en santé sera aussi évaluée.
« Un plan national pour tout le monde »
Les mesures ne touchent que les médicaments brevetés, de juridiction fédérale. Les médicaments génériques remboursés par les régimes publics des provinces sont de compétence provinciale.
Au Québec, les personnes doivent obligatoirement être couvertes par le régime public d’assurance médicaments ou par un régime privé. L’annonce d’une nouvelle étape vers la création d’un régime d’assurance médicaments pancanadien au dernier budget fédéral avait causé des remous en mars dernier. La ministre québécoise de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, avait réitéré la compétence de la province en santé, évoquant le recours à un droit de retrait avec compensation.
Il est trop tôt pour le moment pour connaître les modalités de ce futur régime. La ministre fédérale de la Santé estime cependant que « les changements réglementaires qui vont être mis sur pied vont entraîner des économies pour le Québec aussi ».
Source: lapresse.ca