L’idée de survivre à son épargne retraite donne des sueurs froides… Heureusement, il n’est jamais trop tard pour déjouer les prévisions. Nos stratégies pour y parvenir.
Carole, 65 ans, est nouvellement retraitée. Comme plusieurs, elle a épargné pour la retraite en fonction de son espérance de vie, estimée à 89 ans (donnée de Retraite Québec). La sexagénaire sait toutefois que cette estimation est aujourd’hui plus élevée qu’à sa naissance, puisqu’elle a survécu à des épreuves, incidents et maladies. De plus, en tant que femme, elle vivra sans doute 2,5 années de plus que la moyenne des hommes de son âge. Comme elle ne fume pas (le tabac aurait une incidence importante sur l’espérance de vie), ses chances d’être vivante à 89 ans sont de 50 %. Pour se rendre à 100 ans, elles sont de 10 %. Bref, elle réalise maintenant qu’il lui aurait fallu mettre suffisamment d’argent de côté pour subvenir à ses besoins jusqu’à cet âge.
Mais soyons francs, bien des planificateurs financiers tiennent compte d’une probabilité de survie de 25 % (au lieu de 10 %) afin d’alléger les contraintes d’épargne avant la retraite. Quel âge aura Carole, si on utilise une probabilité de survie de 25 %? Réponse: 96 ans. C’est sept ans de plus que ce qu’elle a planifié. En d’autres mots, le coussin accumulé et le revenu annuel sur lequel elle peut compter devront durer 31 ans, ce qui est considérable. «La durée moyenne de la retraite est de près de 30 ans aujourd’hui, ce qui est deux fois plus longtemps qu’il y a 50 ans. Cela demande donc plus de planification», confirme Frédéric Lizotte, porte-parole de Retraite Québec.
Des calculs le plus précis possible
C’est tout à fait normal de vouloir réfléchir au plus tôt à notre projet de vie à la retraite. «Après l’avoir défini, on devra évaluer nos sources de revenus à la retraite», remarque Jean-François Therrien, actuaire en chef du Régime de rentes du Québec à Retraite Québec. Ce qu’on obtient des régimes publics, comme la pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) et le Régime des rentes du Québec (RRQ), remplacera une partie de nos revenus d’emplois. À cela pourraient s’ajouter une pension d’employeur, des comptes de retraite immobilisés, des fonds de revenus viagers et de l’épargne retraite personnelle dans des comptes enregistrés ou non.
On trouve d’ailleurs en ligne un outil fort pratique pour estimer ces revenus, SimulRetraite. Ce service personnalisé nécessite un code d’utilisateur clicSÉQUR, qu’on obtient en cliquant «Créer un compte» lorsqu’on démarre l’application. Un planificateur financier peut aussi faire ces démarches pour nous, nous aider à élaborer un plan et nous proposer des stratégies d’épargne et de décaissement. Tout ce processus vise essentiellement à déterminer combien on devra épargner pour réaliser notre projet de vie à la retraite.
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